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Dès les premières années de l’accession à la souveraineté internationale du Togo et du Bénin, les plus Hautes Autorités des deux pays, convaincues qu’aucune Nation ne peut prétendre au développement sans l’accès à une énergie de qualité et à moindre coût, et conscientes de la faiblesse des disponibilités en ressources énergétiques de leur pays pris séparément, ont très tôt compris la nécessité de se mettre ensemble et d’entreprendre des actions communes pour le développement et l’exploitation de leurs ressources énergétiques.
La Communauté Electrique du Bénin (CEB) a été créée par la volonté des Chefs d’Etats du Bénin et du Togo d’alors. Ainsi le 27 juillet 1968, naissait la Communauté Electrique du Bénin, portée par une vision commune des chefs d’Etat Son Excellence Monsieur Mathieu KEREKOU du Benin et Son Excellence GNASSINGBE Eyadema du Togo, de doter leurs pays d’une structure commune, à même de produire et de transporter de l’énergie électrique de qualité et à moindre coût dans les deux pays.
Ainsi, la Communauté Electrique du Bénin (CEB), Organisme International à caractère public de la République du Bénin et de la République Togolaise chargé du développement du secteur de l’énergie électrique sur les territoires des deux Etats, a été instituée par l’Accord International portant Code Bénino-Togolais de l’Electricité du 27 juillet 1968, révisé le 23 décembre 2003 et le 10 février 2015. Sa configuration actuelle est fondée sur deux décisions majeures du Sommet des Chefs d’Etats de la Communauté tenu à Lomé le 28 novembre 2018 à savoir la transformation de la CEB en un Gestionnaire de réseau et le retrait de la CEB de la mission d’importation.
Dès lors, la CEB est devenue depuis janvier 2019, « Gestion de Réseau de Transport avec pour activités connexes la poursuite de l’exploitation des moyens de production du barrage de NANGBETO et les deux Turbines à Gaz installées dans les deux pays. En conséquences chaque Etat assurera l’importation directe de ses besoins complémentaires en énergie électrique ».
En 54 ans d’existence, la CEB a fait un grand chemin en matière de construction d’infrastructure de lignes Hautes Tension et Postes de transformation. Au nombre de ces acquis, nous pouvons citer :
– l’interconnexion électrique Bénin-Togo (161 kwh),
– l’interconnexion avec le Nigeria (CEB-Nigeria), avec une capacité de 330 kwh. Cette réalisation traduisait la volonté de diversifier les sources de production d’énergie ;
– la construction du barrage de Nangbéto sur le fleuve Mono, une des sources d’énergie les moins chères, un fleuron commun aux deux Etats ;
– l’interconnexion des deux Nord. (Bénin-Togo) (un réseau qui alimente l’ensemble des localités de la CEB).
D’autres infrastructures de production et de transport d’énergie figurent parmi les réalisations phares de la CEB. En matière de production, on note la construction d’une centrale hydroélectrique de 65 MW et de deux centrales thermiques de 20 MW chacune. En matière de transport d’énergie, 1763 km-circuits de lignes HT ont été construites, ainsi que 22 sous-stations de transformation, un centre de contrôle à Lomé et un centre de secours à Cotonou.
En dehors des interconnexions, un centre de formation professionnelle à Abomey-Calavi, formation des premiers techniciens ayant donné vie à la CEB.
Le Projet KAMADAMA va permettre de construire la ligne 161 kV d’interconnexion Kara – Mango – Dapaong – Mandouri – Frontière Togo/Bénin avec les postes de transformations électriques associés afin de desservir en énergie électrique les populations du Nord Togo et de boucler le réseau de » la CEB à celui du Nord du Ghana.
Ce projet dénommé KAMADAMA consiste à construire la ligne de transport 161 kV reliant kara – Mango – Dapaong – Mandouri – Frontière Togo/Benin d’une longueur d’environ 310 km ; des postes 161/20 kV de Mango, de Dapaong et de Mandouri et l’extension du poste 161/34,5/20 kV de kara.
Le Gouvernement Togolais a signé le 20 juin 2014, un accord de ligne de crédit avec EXPORT IMPORT BANK OF INDIA d’un montant de 52 millions USD.
Elle a également connu des difficultés, entre autres des crises énergétiques dues à la mauvaise pluviométrie notamment en 1983, 1984, 1998 et 2006. Et, en outre, à des crises financières en 1988-1989 à cause de la faillite des banques au Bénin et en 1992-1993 à cause de la crise sociopolitique au Togo. Toutefois, toutes ces crises ont été surmontées grâce à l’esprit de solidarité entre les deux Etats du Togo et du Bénin.
L’autre crise majeure ayant marqué la vie de l’institution reste la décision le 25 mars 2021 du HCIE en sa session extraordinaire de Cotonou de proposer aux Chefs d’Etats la dissolution de la CEB.
Lors de sa prise de fonction à la Communauté Electrique du Bénin (CEB), l’actuel Directeur Général Monsieur Karimou CHABI SIKA s’est engagé à améliorer l’image de l’entreprise et à faire en sorte qu’elle redevienne une source de fierté pour le sous-secteur Bénino-Togolais de l’électricité.
Grâce à l’appui très engagé des organes de gouvernance de l’entreprise (Haut Conseil Interétatique et Haute Autorité) et avec le concours et la mobilisation exceptionnelle du personnel à divers niveaux de la CEB, de nombreux chantiers de restructuration de l’entreprise ont été amorcés dans un contexte très difficile à l’épanouissement des activités de la CEB.
Pour enclencher ce processus de restructuration, il a procédé à l’organisation d’un atelier de haut niveau regroupant l’ensemble des acteurs bénino-togolais de l’électricité avec le concours des partenaires techniques et financier et l’appui de la Délégation de l’Union Européenne, à travers son assistance à la maîtrise d’ouvrage.
Cet important cadre de concertation a permis de mieux appréhender la vision des différents acteurs sectoriels sur la nécessité de pérenniser l’existence et le fonctionnement de la CEB.
Aussi, cet exercice a été l’occasion de sensibiliser les différents acteurs sectoriels sur l’importance et le rôle croissant que la CEB joue depuis sa création notamment dans la mise en place des infrastructures de production et de transport d’électricité au niveau des deux Etats.
Pour accompagner cette dynamique, nous avions pris de nombreuses décisions pour (i) maintenir en état de fonctionnement les équipements et (ii) garantir la continuité des travaux en souffrance sur les différents chantiers, destinés à terme au renforcement et à l’extension de notre réseau de transport Communautaire.
Au plan managérial, une nouvelle organisation a été mise en place de façon à maitriser les charges de fonctionnement et garantir la bonne gouvernance de l’entreprise.
La gestion financière de l’entreprise a été rationnalisée et assainie à tous les niveaux, approfondissant ainsi la maîtrise des charges qui s’annonçaient.
Globalement, la nouvelle approche managériale mise en place à viser l’amorce d’une maitrise des déséquilibres financiers et structurels de la CEB. Ce qui, à court terme ne donne qu’une lueur pour trouver des moyens pour faire plus efficacement face aux exigences des mutations découlant de son environnement financier hautement capitalistique.
En somme, La Direction Générale est engagée dans une dynamique consistant à sans cesse nous réinventer et à garder une posture résolument orientée vers l’innovation, pour garantir le respect de nos engagements vis -à-vis de nos clients et des partenaires techniques et financiers.
Le 27 juillet 2022, la CEB a fêté ses 54 ans d’existence, un cumul d’expérience qui fait d’elle une pionnière dans le secteur de l’énergie ouest africain et un exemple réussit d’intégration régionale faisant d’elle la « Maitrise d’ouvrage Déléguée » au service de la Communauté.